Même si elle n’est pas canadienne, les accomplissements et travaux de Maryam Mirzakhani sont trop importants pour qu’on ignore ses contributions et son décès. Dr Mirzakhani est la première et, en ce moment, la seule femme qui a eu l’honneur de gagner la médaille Fields. Cette médaille, au nom du mathématicien canadien John Charles Fields, est donnée en récompense pour une contribution majeure dans le domaine des mathématiques. Le prix est considéré le prix Nobel en mathématiques (cette discipline n’existe pas pour les Nobels) et est un des plus grands honneurs qu’un mathématicien peut recevoir.
Dr Mirzakhani est née le 3 mai 1977 à Téhéran (Iran). Elle a fréquenté une section de l’organisation nationale pour le développement des talents exceptionnels et, en 1994, a gagné une médaille d’or aux olympiades internationales de mathématiques. Ceci marquait la première fois qu’une femme iranienne avait emporté la première place. En 1995, elle a encore une fois participé aux olympiades et a remporté deux médailles d’or et a reçu une note parfaite. Elle est la première personne iranienne à accomplir cet exploit. Elle a poursuivi ses études en complétant un baccalauréat en sciences en mathématiques à l’Université de technologie de Sharif à Téhéran, et est ensuite déménagée aux États-Unis afin de terminerses études et a obtenu un doctorat de l’Université de Harvard en 2004. Son directeur de thèse était Curtis T. McMullen, un des gagnants de la médaille Fields en 1998.
Le mathématicien Manjul Bhargava (médailliste Fields de 2014) décrit Mirzakhani comme une “maitresse des espaces courbés.” Elle a prouvé plusieurs théorèmes au sujet du trajet le plus court entre deux points sur une surface courbée, nommé les ‘géodésiques.’ Sa thèse est titrée Simple geodesics on hyperbolic surfaces and the volume of the moduli space of curves et ressemble a une langue étrangère pour tous ceux qui ne sont pas experts de la discipline. Dans sa thèse, elle a développé une formule qui démontre comment le nombre de géodésiques de longueur L grossit avec la valeur de L et a aussi trouvé les réponses à deux autres questions de recherche majeures.
Malgré ses accomplissements, Mme Mirzakhani était connue comme une personne très modeste quoique les personnes de son entourage vantaient ses mérites. Benson Farb, un mathématicien de l’Université de Chicago, rapporte que “la majorité des mathématiciens ne vont jamais produire quelque chose d’aussi bonne qualité. Et c’est ça qu’elle a fait dans sa thèse.”
Sa recherche la plus récente vise une question qui trouble les mathématiciens depuis un siècle : le trajet d’une boule de billard faisant le tour d’une table polygonale. Comme dans son travail avec les géodésiques, elle a trouvé des réponses que personne d’autre n’a pu trouver. Quand on lui a demandé de décrire sa méthode pour trouver les solutions aux problèmes, elle a expliqué que son approche était de penser aux mathématiques comme un roman avec “différents personnages, que tu apprends à mieux connaître. Les évènements changent et tu réfléchis sur un personnage et il est complètement différent de ta première impression.”
Mme Mirzakhani est une héroïne internationale dans le monde des sciences. En acceptant la médaille Fields, elle a dit qu’elle “serait heureuse si le fait qu’elle remporte le prix pourrait encourager des jeunes femmes à devenir des scientifiques et des mathématiciennes.”
Sources:
https://www.quantamagazine.org/maryam-mirzakhani-is-first-woman-fields-medalist-20140812/
https://en.wikipedia.org/wiki/Maryam_Mirzakhani
https://en.wikipedia.org/wiki/Fields_Medal
https://www.theatlantic.com/news/archive/2017/07/maryam-mirzakhani/533799/
http://www.newyorker.com/tech/elements/maryam-mirzakhanis-pioneering-mathematical-legacy
Image source: 5harfliler, Arkadaş Özakın, 2014. Taken from http://www.5harfliler.com/wp-content/uploads/2014/08/mirzakhani-ana-goersel.png